La pandémie du CoVid19 nous a fait vivre des moments éprouvants, avec près de 150 000 décès parmi nos concitoyens. Beaucoup de malades ont souffert durement, et certains garderont de pénibles séquelles.
Face à une telle épreuve, il faut agir dans l'instant, mais aussi savoir en tirer des leçons pour être un peuple apprenant.
Nous avons assisté à une course au spectaculaire avec provocations et polémiques sur les chaînes infos et les réseaux sociaux
la critique sur le manque de masques puis la critique le port de ces derniers,
le médicament miracle qu'on n'a pas besoin de tester,
les hôpitaux qu'il aurait fallut construire en trois mois,
les nouveaux médecins à former sans doute dans le même délai,
et bien sûr les complotistes omniprésents qui voient dans les masques, les vaccins et le pass, des instruments pour la mise en place d'une dictature.
Pourtant, comme l’a expliqué le Ministre de la Santé, maîtriser la pandémie ne demande ni action spectaculaire, ni gestes barrières, ni vaccin parfait. Il suffit que le R, le nombre moyen de nouveaux cas transmis par une personne infectée, soit abaissé en dessous de 1.
Considérons deux cas.
Avec R=1,5 et 100 personnes infectées contaminent 150 puis 225, 337, 506, 759, 1139, 1708… explosion
Avec R=0,75 et 100 personnes infectées contaminent 75 puis 56, 42, 32, 24, 18, 13… maîtrise
L’action rationnelle, c’est le respect des gestes barrières qui, malgré leurs imperfections, réduisent le R, et donc réduisent la pandémie. L'action rationnelle depuis que le vaccin existe, c'est bien sûr de pousser à la vaccination générale.
La rationalité n'est pas la recherche utopique de ce qui serait un moyen parfait: le succès à 100%. Il n'arrivera pas. Mais heureusement, on n'en a pas besoin pour stopper la pandémie, comme on l'a vu précédemment.
La vie n'est pas faite de 0% ou 100%, et il faut accepter sa complexité. La pensée extrême est inopérante, donc vaine.