COP27

à Charm el-Cheikh

1990, le premier rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) montre la gravité du changement climatique. Les scientifiques ont communiqué les résultats de leurs études.

1992, le sommet de la Terre à Rio appelle les pays à agir:

• Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC)

• Convention de Rio sur la biodiversité

• rendez-vous annuels, les Conference of the Parties (COP), à partir de 2005

Les COP ont permis d’obtenir en autres progrès, le Protocole de Kyoto et l'Accord de Paris sur le climat.

Au programme 

Cette année, la COP27 est à Charm el-Cheikh en Egypte. Xi Jinping, Président de la Chine, premier émetteur mondial de CO2, a décliné l'invitation.

Au-delà de la présentation du 6ème rapport d'évaluation du GIEC avec une projection à l'horizon 2100, des sujets lourds ont été mis au programme.

• Les pertes et préjudices

Un sujet délicat qui porte sur l'indemnisation des pays pauvres victimes des impacts irréversibles avec une multiplication des événements climatiques extrêmes. Désigner des coupables et des victimes est en soi, un obstacle. Le financement serait traité en bonne partie par la réorientation de fonds déjà existants.

🟢 Les pronostics étaient pessimistes car il s’agit d’une demande toujours repoussée, mais l’Union Européenne (UE) a opéré un revirement et accepté. Les Etats-Unis ont suivi.

 "C'est une énorme réussite que d'obtenir un accord après trente ans passés à essayer de mettre cela à l'ordre du jour," (ONG Climate Action Network) – "Historique. Je crois vraiment que c'est historique – C'est un résultat très positif pour 1,3 milliard d'Africains"(ministre de l'Environnement de la Zambie). "La COP27 a fait ce qu'aucune autre COP n'avait réalisé" (ONG Power Shift Africa). 

• Le renforcement des objectifs nationaux

Les pays ont été invités à revoir et renforcer leurs objectifs de réduction des émissions à 2030, les actuels de 7% s’avérant insuffisants alors qu’il faudrait 43% pour ne pas dépasser un réchauffement de 1,5°C. Peu de pays ont suivi cet appel.

🟡 Le point positif est que la COP 27 a réaffirmé l'objectif de 1,5 °C malgré la pression chinoise. Mais, elle n'a pas permis d'obtenir l'engagement des principaux émetteurs mondiaux de réduire progressivement les combustibles fossiles.

L'UE a annoncé que de son côté, elle maintiendra le cap. Elle a aussi rappelé son programme REPowerEU pour sortir des énergies fossiles russes d’ici 2027.

• L’assurance de respecter la promesse de 100 Md $ de la COP26 à Glasgow d’aides au pays pauvres pour l’adaptation.

Ces fonds devaient être apportés pour 2020, mais la date a été repoussée à 2023.

Le nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) estime que l’aide aux pays pauvres pour l’adaptation au changement climatique serait d’un ordre de grandeur de 250 puis 500 Md $/an d’ici à 2050.

Cependant des projets et financements impliquant la France et d’autres pays européens, avancent bien avec le Just Energy Transition Project pour aider l’Afrique du Sud à se détourner du charbon, ou sont en préparation avec l'Inde, le Sénégal, le Vietnam et l'Indonésie.

🔴 Aucun accord n’a été trouvé pour les 100 Md $, les experts ayant par ailleurs estimé à 2000 Md $ les besoins.

• Autres sujets

Il s'agissait de concrétiser les engagements sur le méthane, la déforestation, la fin du charbon, etc.

🟢 Le Président Lula du Brésil récemment élu, a annoncé son nouveau programme de protection de l’Amazonie contre la déforestation. Le Brésil abrite 60% de la forêt tropicale amazonienne qui est le plus grand puits de carbone au monde après les océans.

Une orientation a été acceptée pour une réduction à terme de l’usage du charbon.

Un fond spécial de 3,1 Ms $ a été débloqué pour un système d’alertes météo.

La prise de conscience

En France, l’engagement contre le risque climatique commence à changer les comportements et les positions politiques. Ainsi par exemple, tous les partis politiques sauf NUPES, soutiennent le nucléaire.

La négociation internationale depuis Rio, Copenhague ou Paris est un long processus.

On peut comprendre que l’on puisse regretter cette lenteur. Il n'en demeure pas moins qu’il n’y a rien de mieux pour avancer dans un concert de 150 pays qui ont des situations et des contraintes différentes.

La vitesse d’évolution est ce qu’elle est, mais les COP poussent les pays dans la bonne direction, dans la voie d’un monde décarboné. Les effets positifs pour le climat vont se faire attendre, mais continuons l’effort pour réussir tous ensemble. 🀫

Carole Guillerm